Déterminer la fréquence des troubles du sommeil chez les travailleurs à horaires atypiques. Étudier le retentissement des troubles du sommeil sur l’aptitude médicale au travail des malades.

Étude descriptive rétrospective portant sur les patients travaillant à horaires atypiques ayant consulté le service de médecine du travail à l’hôpital Charles Nicolle au cours d’une période de six ans (2016–2022) pour avis médical d’aptitude. Le recueil de données a été réalisé à l’aide d’une fiche préétablie relevant les caractéristiques socioprofessionnelles et médicales de la population ainsi que les décisions d’aptitude médicale au travail.

Parmi 224 salariés exerçant un travail à horaires atypiques, 25,9 % (n=58) avaient des troubles du sommeil à type d’insomnie. La moyenne d’âge était de 43,86±8,79 ans. Le sexe-ratio (H/F) était de 1,07. L’ancienneté professionnelle moyenne était de 18,52±10 361. Les secteurs les plus représentés étaient ceux de : la santé (62 %) et l’industrie automobile (7 %). Les postes de travail les plus occupés étaient : les infirmiers (26 %) et les ouvriers (23 %) Les pathologies associées aux troubles du sommeil étaient représentés par les troubles anxiodépressifs (53 %) et l’épilepsie (10 %). Les consultants étaient sous traitements médicamenteux dans 93 % des cas. Des anxiolytiques étaient prescrits dans 91 % des cas suivis des antidépresseurs (82 %). Concernant l’aptitude médicale au travail des malades une éviction définitive du Travail posté/de nuit était indiquée dans 62 % des cas.

Le travail de nuit et/ou posté représente un risque avéré probable sur la santé psychique et sur les performances cognitives. Une surveillance médicale spéciale des travailleurs à horaire atypique s’avère nécessaire.